3 lots phare
Pour la première fois, trois Patek Philippe en platine dans une qualité exceptionnelle font leur apparition commune sur le marché des enchères, dont une Réf. 2499/100 de 1984 ayant appartenu à Eric Clapton. Le célèbre musicien collectionneur de montres avait acquis ce modèle il y a dix ans auprès d’un particulier l’ayant lui-même remporté lors de la vente de 1989 d’Habsburg Feldman (devenu ensuite Antiquorum). Il s’agit de l’un des deux seuls exemplaires réalisés en platine de cette référence mythique, l’autre étant conservé au Musée Patek Philippe. A sa rareté et sa provenance prestigieuse s’ajoute un état extraordinaire, lui conférant une estimation comprise entre CHF 2 et 4 millions. Dans la même gamme de prix, mais sortant encore plus de l’ordinaire, cette Patek Philippe en platine du milieu du siècle dernier, commandée par un milliardaire texan qui souhaitait une pièce unique, bat toutes les originalités. Elle renferme un calibre de 30mm et 13 lignes à balancier Guillaume de très grande taille créé par le chronométrier de renom André Zibach dans le but de participer au concours de précision de l’Observatoire de Genève dans les années 1950. Déjà propriétaire de la première montre automatique du monde, ce très bon client de Patek Philippe avait alors demandé à acquérir ce mouvement, placé dans un boîtier en platine, avec son nom gravé sur le cadran: Champion. Un seul autre exemplaire de ce calibre extrêmement précis avec la petite seconde à 9 heures est connu, dans un boîtier en or jaune, aujourd’hui au Musée Patek. Moins extravagant, le 3e lot phare de cette vente du 12 novembre prend les traits d’une Réf. 1579 de 1946 au cadran superbement patiné, issu également d’une collection privée. Seuls deux autres chronographes simples Patek en platine sont identifiés dans le monde, dont l’un vendu à Genève l’an passé au prix de CHF 1,987 million. Son estimation basse approche donc le million et demi.
Collection d’émaux
Répartie en 15 lots, cette vingtaine de montres en émail réalisées à Genève pour le marché chinois a été patiemment assemblée par son ancienne propriétaire européenne, passionnée d’arts décoratifs, lors de ses voyages en Asie dans les années 1950 à 1970, puis conservée au coffre. Leur qualité et leur diversité s’accompagnent donc d’un état de conservation absolument remarquable, que les amateurs apprécieront d’autant plus qu’il s’agit de leur première apparition publique. Réalisées dans la première moitié du XIXe siècle, elles sont signées des grands noms du genre, tels que Bovet, Piguet & Meylan ou Vaucher, toutes ayant bénéficié d’un service au début des années 1960 par le célèbre horloger carougeois Louis Cottier, inventeur du système d’heures du monde. Leur variété se décline dans des tailles très différentes, parfois étonnement réduites. Une paire de Piguet & Meylan à répétition minute de 1920 présente une peinture à l’émail attribuée à Lissignol d’une finesse extraordinaire. Un véritable trésor !
Les modernes en fête
Parmi les modèles commerciaux qui rythmeront cette vente d’automne, une quarantaine provient de deux collections privées constituées avec patience et soin. Celle du mécène Alessandro Grassi, collectionneur d’art et de montres décédé en 2009, répartie en deux ventes: 34 montres modernes de toutes marques en novembre, puis environ autant au printemps. Composée uniquement de Patek Philippe, la 2e collection s’intitule «A Gentleman’s Pursuit for Excellence Part 1» et se déclinera en trois volets, dont le 1er en novembre mettra en avant 7 pièces exceptionnelles. Sa particularité tient à l’acharnement de son ancien propriétaire à systématiquement obtenir le plus beau modèle du marché pour chacune des références qu’il convoitait, aux enchères ou de gré à gré, à commencer par une Réf. 3448 en or blanc, une 530 en or jaune, une 1463 en or rose, voire une montre de poche à tourbillon. A suivre au printemps et à l’automne 2013.