« Various owner’s sale »
La section la plus forte et la plus prestigieuse du 11 novembre repose naturellement sur les Patek Philippe vintage compliquées, à commencer par la référence 2499 2e série en or rose consignée par un privé, estimée entre 1 et 1,5 million de francs et dont moins de 10 exemplaires sont connus à ce jour. La majorité de ceux qui sont apparus sur le marché ont été vendus par Christie’s durant ces 10 dernières années, celui-là est préservé dans des conditions exceptionnelles : boîtier jamais poli, cadran ivoire, un rêve de collectionneur ! Deuxième lot phare, la référence 1563 est un chronographe à rattrapante en or jaune dont 3 exemplaires seulement sont identifiés, s’agissant à chaque fois de commandes spéciales de clients privilégiés ayant personnalisé le cadran. Ainsi, celle de Duke Ellington a rejoint le musée Patek Philippe, l’autre une collection privée européenne après avoir été vendue aux enchères par Christie’s, alors que ce lot au cadran très exclusif avec index Breguet luminescents voit son estimation grimper de 800’000 à 1,4 millions. La grande majorité des autres références proposées aux enchères font ici leur première apparition. Le choix comprend des chronographes, des chronographes QP, des QP, des répétitions minutes et des travel times.
La deuxième section de ce grand jour met en lumière une bonne centaine de Rolex, qu’il s’agisse des modèles sport (Milgauss, Sea Dweller, Submariner) ou des autres. Dans la catégorie non sportive, la référence 6062 est la seule Oyster affichant date et phase de lune jamais réalisée par Rolex. Christie’s en propose deux versions fresh to the market consignées par des particuliers dans un état parfait : l’une en acier, l’autre en or jaune avec un cadran à index en forme d’étoile et son bracelet vintage d’époque, bénéficiant d’une description dans la littérature qui en augmente donc la valeur. Après le succès en mai 2013 de la vente Palladio, la collection bâtie durant un quart de siècle par un architecte européen se concentrant sur les chronographes en acier, Christie’s en disperse cette fois la suite et dernière partie.
Diversité à travers les époques
Nettement plus hétérogène, la troisième section est constituée de montres de poche et de montres contemporaines. Les premières font la part belle à Bréguet, avec un lot phare commandé par le Duc d’Infantado en 1802 ayant nécessité 4 ans de fabrication, une montre à échappement naturel dont l’estimation haute atteint le demi-million de francs. Parmi cette sélection de Bréguet de 1802 à 1833 figurent notamment l’une des premières montres à remontage par la couronne, ainsi qu’une « Royale » vendue au roi Georges IV d’Angleterre en 1825 et estimée entre CHF 80’000.- et 120’000.- . Avec une somptueuse montre en or, email et perles faite pour le marché chinois vers 1820, Bovet et sa scène émaillée attribuée à Jean-François-Victor Dupont ne sont pas en reste, l’estimation allant de CHF 90’000 à 140’000.-. Qui dit mieux ? Peut être les montres contemporaines ! Rarement le choix ne s’est avéré être aussi qualitatif. Si l’on trouve forcément des Audemars Piguet, Breguet et Cartier dignes d’intérêt, mentionnons surtout deux modèles très inhabituels. Tout d’abord une pièce unique de Lange, la seule commande spéciale connue de l’histoire A. Lange & Söhne. Ensuite la seconde Voutilainen apparue aux enchères, après celle qui avait été vendue par Christie’s à Hong Kong pour un quart de million de dollars en début d’année. Ici aussi Patek Philippe reste incontournable, avec deux quatuors absolument inédits : les 4 déclinaisons en platine et or blanc/jaune/rose de la référence 5070, et les 4 créations de la ligne Advanced Research. Aucune d’elles n’avaient été proposées simultanément aux enchères.
Daytona Lesson One
Mettant tous les atouts de son côté pour cette vente thématique des 50 ans de la Daytona, Christie’s s’est adjoint les services de Pucci Papaleo, le pape de la Daytona, auteur de la bible en la matière (The Ultimate Daytona). Ensemble ils ont sélectionné 50 pièces irréprochables reflétant l’histoire du modèle culte entre 1963 (elle s’appelait alors la Cosmographe et n’était vendue que sur le marché américain) et 2013, alors même que la version platine dévoilée à Baselworld n’était pas encore disponible en boutique. La fourchette des estimations basses de celle qui a révolutionné l’apparence des chronographes Rolex avec son échelle tachymètrique sur la lunette s’étend donc de dix milles à trois cents milles francs. Mentionnons ainsi la commande spéciale pour les forces aéroportées du Pérou, la Daytona « Jean-Paul Belmondo » portée par l’acteur dans Peur sur la ville et l’Animal, ainsi qu’une dizaine de « Paul Newman » en acier et en or. Ce modèle avait en effet été arboré au poignet de la star américaine à l’écran comme dans la vie, ainsi que lors de sa victoire en équipe dans la mythique course Daytona en 1995. Dans un autre registre, une star du show business pourrait jeter son dévolu sur la référence 6269 en or jaune lunette et cadran sertis de diamants, ou sur la rarissime « Rainbow » en or pavé de diamants baguette multicolores. Mais le lot phare provient du Moyen Orient, une Daytona commandée par Sa Majesté Qaboos Bin Said al Said, le sultan d’Oman, dont la signature est gravée sur le cadran et dont l’estimation haute s’envole à un demi-million de francs. La leçon deux au printemps ?