lendemain, toujours sous le marteau de Christie’s, regroupant 400 lots dont 40% de Rolex, pour une estimation comprise entre 11 et 18 millions de francs. Cependant, ce montant correspond exactement à la fourchette envisagée pour les 100 Patek Philippe. D’après Thomas Perazzi, senior specalist du département horloger de Christie’s, chaque pièce a fait l’objet d’une discussion approfondie avec leurs vendeurs respectifs pour établir un prix raisonnable, voire conservateur. Les surprises ne manqueront pas, mais Christie’s s’attend à vendre l’intégralité des lots, dont la diversité s’avère exceptionnelle. Leurs estimations s’échelonnent d’ailleurs de CHF 1’000.- à 1,6 millions ! L’incroyable variété des modèles s’illustre à un niveau chronologique et typologique, tant la volonté de Christie’s dans la constitution de cette vente tendait à refléter fidèlement tout la production de Patek Philippe. Qualité et rareté en sont les maîtres mots. Le lot le plus ancien date de 1847, et le plus récent des années 1990. La provenance des pièces est planétaire, et 58% d’entre elles n’ont encore jamais fait l’objet d’enchères, s’avérant « fresh to the market » dans le jargon des collectionneurs. Propriétaires d’origine, ou leurs descendants, ont accepté de confier à Christie’s ces bijoux de famille, ce qui explique l’autre proportion élevée digne d’intérêt caractérisant cette vente : 22% des lots sont proposés avec certificat et écrin d’origine. La majorité des garde-temps prend la forme de montres bracelets, mais 40 d’entre eux sont des montres de poche (dont les toutes premières avec les remontages à clé) et 4 des pendules. Leur richesse est illustrée par notre sélection de photos, mais cette centaine historique comprend des tourbillons, des répétitions minutes, des quantièmes perpétuels, des chronographes QP, des émaux, du quartz, des bijoux, des modernes, des pièces uniques et du design dont celui de Gilbert Albert.
Provenances prestigieuses
Collectionneur averti et grand amateur de Patek, le patron du pôle horloger de LVMH Jean-Claude Biver, qui avait notamment acquis la Patek Philippe d’Only Watch en 2009, apporte cette fois sa pierre à l’édifice de Christie’s en confiant sa référence 1563. Toujours dans les grands noms de l’horlogerie suisse, René Beyer (de Chronométrie Beyer à Zurich) se sépare d’une montre de poche de 1907 (le lot 56). Estimé entre CHF 300’000.- et 500’000.-, le lot 46 est une référence 1518 en or jaune de 1944 qui a appartenu au Roi Farouk d’Egypte. Si son nom plane aujourd’hui dans les cieux de la planète entière, il n’est pas forcément associé à l’univers horloger. W.E Boeing est gravé au dos de cette incroyable référence 130 vendue par Cartier avec des chiffres Breguet, le seul chronographe monopoussoir à rattrappante, connu dans cette configuration. Fresh to the market, le lot 35 a donc appartenu au pionnier de l’aviation moderne William E. Boeing, dont les descendants directs ont accepté de remettre à Christie’s cette pièce unique, estimée entre CHF 400’000.- et 800’000.-. Leur provenance anonyme n’empêchera pas les deux lots phares d’accéder à la notoriété au son du marteau, car leur évaluation cumulée représente près du quart du total de la vente. Estimée entre CHF 1,6 et 2,6 millions, la Référence 2499 1ère série en or rose de 1951 est le seul QP en or rose poinçonné en Angleterre. Il s’agit du 2e exemplaire sur les 4 modèles produits connus de cette référence. Juste en dessous (CHF 1,5 et 2,5 millions), la référence 2523 est un Worldtimer de 1953 en or jaune à deux couronnes avec cadran central bleu en émail de toute beauté, qui constitue le lot 64. Chaque lot est accompagné d’un écrin commémoratif Patek Philippe 175 et d’une pièce en argent gravée du numéro du lot et du nom de la vente. Analyse à suivre sur Worldtempus.com.