Intrinsèquement pourtant, cette vente d’automne possède tous les atouts pour se démarquer de manière significative : des lots phares extrêmement rares dont l’estimation dépasse le million, une extrême variété de pièces dont un quart joue la carte de la séduction sans prix de réserve, quelques modèles anecdotiques telles que la Rolex à scie circulaire de James Bond, une grande richesse de montres bracelet vintage compliquées issues de collections privées, d’ailleurs supérieure en nombre à la moyenne. A l’attention de ceux qui souhaitent débuter ou compléter une collection de montres vintage sans dénominateur commun, quatre lots de six montres se distinguent par leur tir groupé.
Si pratiquement toutes les grandes marques sont représentées (Audemars Piguet, Cartier, Hublot, Jaeger-LeCoutre, Omega, Panerai, Piaget, Vacheron Constantin…) ainsi que les horlogers contemporains de prestige (FP Journe, Richard Mille), ce sont bien Patek Philippe et Rolex qui se taillent la part du lion avec chacune au moins une cinquantaine de pièces.
Parmi les pièces qui feront certainement chauffer le marteau du commissaire priseur à plus d’un million de francs suisses, trois Patek Philippe devraient focaliser les convoitises des collectionneurs les plus fortunés. La Référence 3449 n’est ainsi connue en version or jaune qu’en trois exemplaires, dont celui de 1961 déniché par Aurel Bacs. Ce quantième perpétuel est estimé entre un et un million et demi de francs suisses, tout comme la Référence 1579 en platine qui ne compte également que trois unités jamais produites et qui se distingue par ses cornes facettées. Dans le même ordre de grandeur, la montre de poche en platine équipée d’un tourbillon a été réalisée en 1932 sur commande du célèbre collectionneur américain Henry Graves, dont les armoiries de la famille sont gravées sur le boîtier avec la mention Esse quam videri (« être plutôt que paraitre »). Dans une catégorie de prix inférieure de moitié (CHF 0,5 à 0,8 million), deux Patek Philippe en or rose promettent par ailleurs des enchères nourries. La Référence 3448 fait ainsi figure de légende car l’existence de cet unique exemplaire en or rose tenait plus de la rumeur que de l’état de fait, révélé au grand jour par son propriétaire d’origine et portant sur son cadran le nom du bijoutier sud américain pour qui cette pièce unique avait été réalisée en 1968 : Freccero. C’est également le propriétaire d’origine qui cède la Référence 1518 de 1950 en or rose (rarissime), dans un état exceptionnel.
Estimée à un minimum de CHF 200’000.-, la Rolex que portait Roger Moore au poignet dans le James Bond « Live and let die » sort complètement de l’ordinaire. La Référence 5513 de 1972 a en effet été profondément modifiée par le designer britannique de cinéma Syd Cain, qui en a remplacé le mouvement par une mini-turbine permettant à la lunette de se soulever et de tourner à vitesse élevée lorsque l’air était insufflé dans la montre, lui donnant à l’écran une fonction de scie circulaire.
Qu’il s’agisse du modèle 007 ou des 426 autres lots de cette vente aux enchères qui s’annonce captivante, rien ne sert de courir, il faut miser à temps.