L’effort industriel entamé depuis cinq ans par TAG Heuer pour verticaliser sa production s’intensifie avec la mise en service du nouveau site de Chevenex, sorti du sol jurassien un an après l’ouverture du chantier. Cette surface high-tech de 2600m2 emploie déjà 60 personnes, auxquelles viendront s’en ajouter 40 de plus d’ici 2015. Les 10 millions de francs injectés dans cette unité portent à 40 millions l’investissement consenti par l’établissement créé par Edouard Heuer en 1860 pour rester maître de son destin en matière d’approvisionnement de composants. Après avoir en effet intégré un atelier de production de ponts et de platines pour les mouvements mécaniques en 2009, TAG Heuer a créé en 2010 deux ateliers d’assemblage au sein de son site principal de La Chaux-de-Fonds (dédiés à la haute horlogerie et au Calibre 1887), puis acquis en 2011 la manufacture des cadrans haut de gamme ArteCad. Déjà en possession depuis 2004 d’un site fabriquant des boîtiers, la marque détient dorénavant les principaux composants entrant dans l’assemblage d’une montre.
Situé à proximité de Porrentruy et de la frontière française, qui constituent un large bassin de main d’œuvre, cette nouvelle capacité de production bénéficie en outre des toutes dernières technologies. A tel point que le rythme actuel de production de 50000 kits d’ébauche par an doit doubler d’ici 2016. Elément moteur de cette envolée, le Calibre 1969 est d’ores et déjà conçu pour accueillir des modules additionnels, reflétant la collaboration accrue entre les designers et les industriels initiée par le concept de Manufacture d’avant-garde. Inspirée de l’organisation de production d’Audi, Chevenex se compose d’un atelier de conception d’outillage, d’un département méthode et industrialisation, d’un département qualité et traçabilité, d’un service logistique et contrôle des plans de production, ainsi que d’un service de maintenance intégrée. Modulaires mais affectées à une seule tâche, les toutes nouvelles machines à sec fonctionnent 24/24h six jours sur sept, avec une précision de 3 microns. Parmi les autres innovations caractérisant ce site ultra-performant, citons également le microscope 3D capable d’analyser les micros défauts de composants tels qu’un pas de vis de 0,6mm, ou encore d’un robot à reconnaissance optique conçu par TAG Heuer pour poser les pierres en palettes dans le bon sens à grande vitesse. Sachant qu’un mouvement nécessite en moyenne 250 pierres et que le chassage hebdomadaire s’élève à 70000 pierres, les gains de productivité et de qualité (surclassant la fatigue de l’œil humain) s’élèvent significativement. Les contrôles de qualité s’effectuent à la fois de manière aléatoire et systématique selon les étapes de production et d’assemblage, par des opérateurs de qualité et par des machines optiques contrôlant par exemple diamètre, profondeur et dureté. Prochaine étape ? La décoration des mouvements, telle que les Côtes de Genève au laser. Les calibres de chronographe automatiques 1887 et 1969 ont de beaux jours devant eux.