Lorsque vous créez un nouveau bijou ou une nouvelle collection, par où commencez-vous ?

Il y a différentes possibilités. Habituellement cela commence par les pierres précieuses. Lorsque nous disposons d’une magnifique pierre ou d’un diamant brut – cela doit être un diamant exceptionnel – c’est là que l’inspiration prend sa source. Mais pour notre collection Festival de Cannes, j’ai généralement des thèmes, comme par exemple l’an dernier où nous avions les thèmes « Love » et « Green Carpet ».

Dans un monde où la joaillerie simplifiée devient de plus en plus populaire, pourquoi croyez-vous que les gens reviennent toujours à la haute joaillerie ?

Il y a sans aucun doute de la clientèle pour les deux, les pièces de haute joaillerie peuvent devenir des objets de collection dans lesquels les gens investissent. Et puis il y a des collections qui sont amusantes, jeunes et plus accessibles, elles font entièrement partie de l’ADN de la marque, comme l’emblématique collection Happy Hearts.

Quel rôle joue la durabilité dans votre stratégie pour les futures collections ?

Le développement durable est vital. C’est quelque chose que nous avons établi nous-mêmes et nous sommes la première compagnie à aborder le problème de cette façon avec notre programme Ethical Gold. Et nous ne pouvons absolument pas laisser la génération future régler ce problème, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les conséquences de nos pratiques. Notre collection « Green Carpet » est toujours une affirmation dans ce sens et même nos parfums sont issus d’une récolte durable et nos accessoires sont produits avec des cuirs éthiques.

Pourquoi le développement durable est-il une cause importante pour vous et pour Chopard ?

Nous avons une responsabilité, nous ne pouvons pas ignorer cette cause. L’industrie du luxe a montré l’exemple. Le luxe défend la transparence. Au début, c’était dur avec la production, c’était très difficile de tracer la provenance de nos matériaux. Et bien sûr, nous devions former nos employés à un travail durable, chacun doit jouer son rôle. La nature ne pardonne pas et nous avons davantage besoin de la planète qu’elle n’a besoin de nous.

Créer de la beauté n’est pas souvent une tâche solitaire. Comment aimez-vous travailler avec votre équipe chez Chopard ?

Mon bureau est très proche de ceux des membres de mon équipe, il ne se passe pas un jour sans que j’aille les voir. Nous avons des réunions sur le design qui peuvent durer toute une journée, voire deux, et dans ces cas-là j’aime parfois que nous sortions du bureau pour réfléchir. C’est aussi ce que je préfère, travailler avec mon équipe et être créative. J’aime recourir à des matériaux qui n’ont pas été utilisés, et je suis chaque pièce qui sort de l’atelier. C’est ma passion, je n’ai pas l’impression que ce soit du travail !

Qu’espérez-vous que les générations futures apprennent de votre travail chez Chopard ?

J’espère qu’elles apprendront la durabilité et auront à leur disposition davantage de mises en oeuvre possibles pour y parvenir, car cela serait bénéfique à tous les secteurs, pas seulement à l’industrie du luxe. Et je crois que nous créons des pièces qui vont rester, qui nous survivront, et c’est une chose merveilleuse. Je consulte souvent nos archives et je vois comment on fabriquait les montres et les bijoux, et c’est aussi une source d’inspiration. Lorsque nous avons lancé la collection Happy Sports, qui fait désormais partie de l’ADN de Chopard, personne à l’époque n’avait pensé à combiner des diamants avec une montre en acier, nous avons été les premiers à le faire. Je souhaite que nos pièces actuelles soient cela : une incitation à l’audace par le biais de multiples façons créatives.