Alors que les exportations suisses s’écrasent à cause d’un franc fort et d’une économie européenne en débâcle, les montres de luxe helvétiques connaissent un phénomène totalement inverse. La hausse globale de leurs exportations s’élève à 19% pour le mois d’octobre par rapport à la même période en 2010. Au total, les dix premiers mois auront cumulé 15,3 milliards de francs de montres exportées, ce qui augure un millésime 2011 dépassant celui, déjà historique, de 2008 avec 17 milliards de francs d’exportations. Même la hausse du prix de l’or et des matières précieuses n’ont pas freiné cette ascension exceptionnelle et dont la Chine est le principal moteur. En effet, à elles deux, la région de Hong-Kong et la Chine continentale représentent 29,8% des exportations d’octobre, loin devant les Etats-Unis, dont la performance reste bonne avec 10,9% pour le même mois. Pour 2012, Jean-Daniel Pasche, Président de la Fédération horlogère, confiait à l’Agefi qu’il s’attend «à des résultats positifs, c’est-à-dire meilleurs que 2011, ce qui est déjà exceptionnel.»

 

Récompenses et choix cornéliens
Avec les frimas d’automne vient le temps des réunions de jurés horlogers. But de leur mission: s’accorder sur les montres les plus significatives de l’année qui seront récompensées lors de prestigieuses soirées comme celle du Grand prix d’horlogerie de Genève – GPHG – par exemple. Pour 2011, on aurait pu craindre la victoire de pièces classiques et de réinterprétations de modèles historiques tant la majorité des nouveautés de l’année se voulait sobre et rassurante pour la clientèle. L’Arceau Temps Suspendu d’Hermès, qui a remporté le Prix de la montre homme du GPHG et celui de la Montre de l’année 2011 du Magazine Montres passion, a déjoué ces pronostics tout en devenant indirectement porteur d’un changement passionnant. D’allure raffinée et distinguée, ce modèle propose en effet une vision différente de la montre masculine. En permettant d’arrêter et de relancer à l’envi la marche des aiguilles grâce à un poussoir, l’homme désormais dispose de son temps plus qu’il ne cherche à le mesurer le plus précisément possible. A noter également l’attribution de l’Aiguille d’or du GPHG à De Bethune. Marque d’avant-garde qui cherche à révéler de façon futuriste la science horlogère, De Bethune rejoint ainsi le comité restreint des marques qui comptent sur le marché. L’automne est aussi ponctué de nombreux salons horlogers de petite et moyenne envergure. Que cela soit le Salon international Alta Relojeria à Mexico, le Salon QP de Londres, ou Belles Montres à Paris, tous offrent au grand public l’opportunité de découvrir les dernières nouveautés des marques et de rencontrer leurs représentants. Favorisant les échanges, ces relais qui connectent le quidam aux marques posent pourtant problème à certaines d’entre elles, les plus petites en particulier. Disposant de peu de moyens financiers, elles sont confrontées à devoir faire une sélection alors que tous s’avèrent légitimes quant à la région du monde où ils se déroulent.

 

Culture et voile
Grâce à la Fondation de la haute horlogerie, les amateurs d’horlogerie disposent désormais d’un livre-clé retraçant l’histoire de la mesure du temps des origines à nos jours. Rédigé par Dominique Fléchon, ancien Directeur des études et des recherches, «La conquête du temps» donne à voir et à découvrir de façon didactique et imagée comment l’homme a progressivement réussi à normaliser le temps. Pendant ce temps, sous le soleil de Californie se courent les premières manches des America’s world cup series, régates préliminaires à la fameuse Coupe de l’America qui se disputera en septembre 2013. Et déjà les marques horlogères se sont embarquées avec TAG Heuer sur Oracle, Corum sur Energy Team et Omega sur Emirates Team New Zealand.