Inspiration infinie

Décrire le réel et suivre les phénomènes naturels qui régissent notre vie est la raison d’être de la montre. Dépasser le réel pour entrer dans la fiction est une tendance de fond de l’horlogerie contemporaine. A ces deux titres, l’espace intersidéral est une manne pour les horlogers. Il  fertilise la créativité des designers et des techniciens qui élèvent la montre à une nouvelle dimension technique, ou métaphorique.

 

 

 

Descriptif 

Au plus proche de la terre, la représentation des phases de la lune n’a jamais été aussi créative. Cartier l’affiche à la demande dans sa Rotonde Terre et Lune : un cache se met en place par-dessus le tourbillon et dessine un croissant très exact. Patek Philippe joue une carte plus astronomique avec sa Sky Moon Tourbillon. Son verso donne l’heure sidérale, la rotation de la voûte céleste et les phases et mouvements angulaires de la lune. Plus loin dans le vide, Van Cleef & Arpels lance sa Midnight Planétarium, qui décrit la course des six planètes de notre système solaire autour de son étoile. Elle est réalisée en association avec l’horloger Kristian Van Der Klaauw. Ce spécialiste des indications astronomiques a même dédié une montre à l’orbite de Vénus. Et Cyrus s’intéresse carrément à la durée du jour martien. La planète rouge est représentée en 3D sur le cadran de la Klepcys Moon, et tourne à vitesse réelle, en 24 heures, 37 minutes et 22 secondes.

 

 

Satellites

Certains ne se contentent pas de raconter la lune, mais y voyagent. 45 ans après avoir accompagné le premier pas sur la lune, Omega est toujours fournisseur de programmes spatiaux. La Speedmaster Professional Moonwatch est régulièrement éditée en séries limitées dédiées aux missions Apollo, Gemini ou Soyouz. L’interprétation littérale va encore plus loin avec Romain Jerome. Sa Moon Dust DNA offre une petite part du rêve spatial sous la forme de poudre de roche lunaire incorporée dans le cadran. Et Jaquet Droz n’hésite pas à mettre de la météorite dans sa Grande Seconde.

 

 

Orbites et révolutions 

L’espace n’est pas qu’une science, c’est aussi un terrain de jeu qui ne demandait qu’à être détourné. Par exemple, la rotation sur trois axes du tourbillon Deep Space de Vianney Halter est proche de celle d’une station orbitale tout droit sortie de Star Trek. Elle est totalement dans l’esprit du temps, technique et ludique. Il en va de même pour les inspirations des créateurs d’Urwerk. Jeunes quadras, ils sont le fruit d’une époque où les dessins animés japonais comme Albator façonnaient les esprits. Ainsi, la masse oscillante de la HM3 de MB&F est inspirée par l’astérohache de Goldorak. C’est un effet générationnel qui se retrouve également chez Romain Jerome. La Spacecraft a tout d’une navette spatiale…qui donne l’heure. Même la typographie de ses heures sautantes rétrogrades renvoie à Cosmos 1999 ou Battlestar Galactica. Et la De Bethune DreamWatch 5 ne ressemble-t-elle pas à un engin sorti de Star Wars ? Par sa nature infinie et inaccessible, l’espace a toujours inspiré les créateurs. Que les rêveurs y rejoignent les ingénieurs n’est pas le fruit du hasard. Après tout, ils sont tous un peu dans la lune.

 

Van Cleef & Arpels Midnight Planétarium

 

Omega Speedmaster Apollo 17

 

Cyrus Klepcys Moon

 

Romain Jerome Spacecraft

 

DeBethune Dream watch 5

 

Urwerk UR-210Y

 

Jaquet Droz Grande Seconde Météorite

 

Patek Philippe Sky Moon Tourbillon

 

MB&F HM3

 

Kristian Van Der Klaauw Venus

 

Rotonde de Cartier Terre et Lune


Journaliste expert en horlogerie et correspondant régulier de WorldTempus, David alimente notre rubrique technique.

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